Etude journalistique et scientifique sur les pollutions : les suites immédiates données par la Ville

« Plus on en sait, mieux c’est »

Une équipe de journalistes d’investigation de France 5, accompagnée par des scientifiques et par la Ville de Gonfreville l’Orcher, a conduit une étude sur la commune, comme sur d’autres communes Françaises, consacrée aux pollutions issues des activités des zones industrielles de pétrochimie.

Cette étude s’est fondée sur des mesures ponctuelles de l’air et des sols, ainsi que sur les urines d’un panel de 24 enfants.

Les résultats rendus publics, mardi 5 avril, mettent en lumière trois sources de questionnement, appelant des investigations et outils complémentaires, les éléments présentés constituant une alerte dont les autorités sanitaires doivent immédiatement se saisir :

• Un taux de benzène dans l’air excédant ponctuellement les plafonds admissibles, en trois endroits de la commune.
• Une présence de naphtol-2 (marqueur du naphtalène) décelée dans les urines, ne pouvant cependant pas être comparée avec le reste du pays, en l’absence d’étude nationale, contrairement à d’autres pays.
• Une pollution des sols autour du pipeline exploité par la société Trapil, lequel avait été le siège d’une fuite en octobre 2021 sur le site des jardins familiaux des Côteaux.

Après avoir remercié les membres de l’équipe ayant conduit cette étude, non sans avoir regretté au passage qu’il faille attendre un travail journalistique pour mettre en évidence ces situations relevant de la santé publique, Monsieur le Maire a pris une série de mesures, selon les préconisations des scientifiques présents lors de cette présentation, et initié dès à présent plusieurs démarches :

• La saisine d’ATMO Normandie, avec le concours des services préfectoraux sollicités, pour obtenir la mesure permanente du taux de benzène dans l’air depuis les 3 stations installées sur la commune et complétées par une quatrième station dont l’implantation est sollicitée à proximité de la plateforme de Normandie sur la zone industrielle, et par une station mobile à proximité du groupe scolaire de Mayville.

La mesure du benzène réalisée actuellement par le réseau ATMO est en effet partielle et les moyennes réalisées ne mettent pas en avant de seuil d’alerte. Il convient par conséquent de réaliser des mesures de manière permanente, tout en renforçant le réseau de captage.

• La saisine de l’Agence Régionale de Santé pour que le naphtol-2 (et plus généralement les autres Hydrocarbures aromatiques polycycliques – H.A.P.) puisse faire l’objet d’une étude nationale débouchant sur une règlementation, à l’instar de ce qui est pratiqué dans d’autres pays d’une part.

Et d’autre part pour obtenir des autorités sanitaires une mesure du naphtol-2 dans l’organisme des travailleurs de la zone industrielle du Havre et des habitants des communes alentour.

• La mise en demeure de la société Trapil de procéder sous 15 jours : à la dépollution totale de la parcelle souillée par l’incident du mois d’octobre, à la transmission de relevés de pollution avant et après cette intervention, et à l’analyse des sols sur le périmètre alentour.

La saisine de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de la DREAL pour doubler les analyses qui seront transmises par la société Trapil, par celles d’un laboratoire indépendant.

La prise d’un arrêté interdisant l’exploitation de la parcelle souillée et des parcelles alentour, jusqu’au rendu de ces analyses.

L’ensemble de ces démarches et leurs suites seront bien entendu rendues publiques, et communiquées à l’équipe de France 5 pour qu’elle en rende compte dans son reportage diffusé à la rentrée.

Par ailleurs, Monsieur le Maire a demandé à Madame la Sous-préfète la présentation de l’étude lors de la prochaine réunion du Commission de Suivi de Site (CSS), instance regroupant les services de l’Etat, les industriels, les communes, les syndicats et les associations de riverains et environnementales de la zone industrielle du Havre.

La Ville de Gonfreville l’Orcher remercie tous les Gonfrevillais.es qui se sont associés à cette étude, ainsi que les journalistes et scientifiques l’ayant organisée.